Élisabeth Teisserenc

Née Jocteur-Montrozier

[1935-2005]

 

 

Du Père Gui PALOC, Aumônier de l'ACGF - Action Catholique Générale Féminine -  et curé de la cathédrale  St-Fulcran : «  Dès que je suis arrivé à Lodève comme prêtre responsable, en septembre 2000, une de mes premières rencontres que j'ai eu la joie de faire, c'est bien celle d'Élisabeth.

            J'étais tout nouveau à Lodève, ne connaissant personne, j'avais tout à découvrir. La Providence a voulu que je rencontre Élisabeth qui venait me présenter le mouvement ACGF, auquel elle tenait tant et me demander d'être aumônier de l'équipe qui existait  depuis plusieurs années sur Lodève.

            J'ai été fasciné et surpris par sa manière de s'y prendre pour m'en parler. Sa conviction, sa foi en ce mouvement était vraiment signifiante, dynamisante. On sentait dans cet échange une finesse, une délicatesse, une tolérance, une ouverture d'esprit, un accueil très chaleureux et combien apaisant, un respect surprenant.

            Je vois encore son visage rayonnant lorsque je lui ai dit : "J'accepte". C'est comme cela que s'est passé notre premier contact qui a été pour moi encourageant.

            Je me rappellerai toujours notre première réunion chez elle au "Rivanel". Elle était déjà responsable diocésaine, après avoir été responsable régionale et Nationale.

            Cette première réunion, qui a eu lieu le 15 novembre 2000, avait pour but de réfléchir sur l'engagement. Elle ouvrit la réunion en disant : "Qu'est ce que cela veut dire pour nous s'engager?". Elle me surprenait toujours par la qualité de son écoute au cours des réunions, elle laissait toujours parler les autres. "Pour moi, s'engager dans un mouvement, comme l'ACGF, ou dans la vie, c'est croire ce pourquoi on s'engage et y rester fidèle. C'est tenir compte que les autres ont du prix pour Dieu et donc pour nous. L'ACGF m'a fait découvrir plein de  choses au niveau de ma foi, elle m'a toujours aidée et soutenue. Elle m'a fait découvrir que nous étions appelés à aimer les autres tels qu'ils sont et y rester fidèles."

            Telles sont ses paroles que j'ai pu retrouver dans des comptes-rendus de réunion qu'elle rédigeait si fidèlement.

            Élisabeth était très sensible et pleine de respect pour chacun et elle se réjouissait de voir progresser ceux et celles qu'elle rencontrait.

 Aux réunions ACGF, elle apportait souvent des faits de vie aussi bien de sociétés que des faits qu'elle vivait en famille, ses enfants, ses petits enfants. On la sentait combien heureuse d'en parler et de le partager avec nous.

            Je me souviendrai d'Élisabeth comme une personne courageuse, vive, active mais combien discrète.

            Je crois fermement que sa foi en Jésus Christ a donné sens à toute son existence.

            Nous ne pouvons pas ne pas remercier le Seigneur de nous avoir fait connaître Élisabeth, de nous l'avoir donnée.

            Parole de Dieu lue à la messe de ses obsèques, le 6 décembre 2005, à Lodève : "Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur comprendront la vérité. Ceux qui sont fidèles resteront avec Lui dans son Amour" (Sagesse III,9) » .

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 « A toi Élisabeth, à Gérard ton mari et à ta famille que tu aimais »

 (extraits) : « Élisabeth tu es à peine partie que tu me manques déjà. Tu étais plus que mon amie, tu étais ma sœur en A.C.G.F., mais surtout ma sœur « tout court ».

L'A-C.G.F. nous a fait cheminer ensemble depuis 1990, nous étions toutes deux responsables d'équipes en paroisse.

C'est là que j'ai découvert ton écoute authentique, ton respect de la parole des femmes, acceptant leurs différences avec la conception que tu avais de la famille, de la société en évolution permanente qui t'incitait à te remettre toujours en question…

Je rejoignais votre équipe dès septembre 1995. C 'est là que j'ai appris à connaître plus amplement tes qualités de femme délicate, pondérée, toujours soucieuse de ne blesser personne. Tu savais nous amener à partager finalement tes décisions pour mener à bien l'esprit de notre Mouvement de femmes catholiques engagées sur les pas du Christ…

 Hélas, ce fut aussi pour toi le temps où tu voyais tes parents diminuer, puis les perdre l'un après l'autre…

Heureusement il y avait près de toi Gérard ton mari, tes enfants ; mais ce qui te comblait, te réchauffait le cœur, te redonnait le sourire et la joie de vivre, c'était tes petits-enfants.

Comme tu étais heureuse lorsqu'ils te questionnaient, gesticulaient autour de toi, même si parfois tu ressentais une grande fatigue après leur départ. Tu nous disais : « Je suis épuisée, mais tellement contente de les avoir, ils sont si gentils, nous passons ensemble des moments merveilleux. » La maladie est venue sournoisement. Jamais tu ne te plaignais lorsque je t'appelais par téléphone.

Le 17 novembre lorsqu'au téléphone je te souhaitais une « Bonne fête », là seulement j'ai senti que tu perdais ton courage. J'ai compris que tu livrais ton dernier combat... En raccrochant j'avais le cœur brisé, est-ce que toutes les prières que j'adressais au Seigneur seraient entendues ?

Nous étions toutes rassemblées à Gignac pour une rencontre d'équipes élargies, et nous avons prié pour toi et les tiens.

Dieu t'a rappelé à Lui, toi la femme forte, aimante. Crois bien Élisabeth qu'il n'aura qu'à se louer de ta vie de femme, d'épouse, de mère et de grand'mère.

J'aimerais que beaucoup de femmes aient  « ton étoffe, ta générosité de cœur, ta  profondeur spirituelle. » Tes parents et tous ceux qui t'aiment peuvent être fières de toi.

           J'aurais tant aimé pouvoir t'embrasser une dernière fois sur ton lit de  souffrances. Le destin en a décidé autrement.

         Je t'aime Élisabeth, au revoir et adieu. »    

Monique Guinet - Décembre 2005

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  D’une sœur de Gérard : « Pour moi, Élisabeth était une femme d’exception : accueillante, souriante, calme, posée, toujours positive, aimant tout ce qui est beau, ouverte à tous, allant toujours à l’essentiel, créant l’union et la joie autour d’elle.

C’était une vie donnée aux autres : à sa famille d’abord, aux malades qu’elle visitait chaque semaine à l’hôpital, au sein de ses responsabilités régionales à l’A.C.G.F., à ses voisins…L’un d’entre eux rencontré récemment me disait : «  Élisabeth, c’est un plaisir de discuter avec elle, on s’en lasse jamais. Et puis, on vient vers elle avec un moral à zéro et on repart toujours gonflé à bloc…c’est inouï ! »

Personnellement, chaque fois que j’ai eu un pépin de santé, Élisabeth était là pour venir me voir ou m’accompagner à Montpellier à la clinique ou chez un spécialiste.

Élisabeth, c’est pour moi un sourire rayonnant et apaisant. Jusqu’au bout et au plus fort de la souffrance, son visage s’est illuminé de ce sourire. Il reste gravé en moi. »

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