Marie-Madeleine RAJON

 A  été rappelée   à Dieu

Le 7 janvier 2003

Dans sa 89e année

   

   

Marie-Madeleine Rajon, dite Mison, est née à Lyon le 9 avril 1914, premier enfant d’Amélie née Teisserenc et de Georges Convert, premier petit-enfant de Prosper et de Madeleine Teisserenc , l’aînée en âge et en sagesse de la « Descendance ». Elle s’est mariée à Lyon  le 23 octobre 1933 avec Henri Rajon . Avocat.  D’où huit enfants : Jacqueline, Georges, François , Louis, Monique Forissier, Simone Revol, Philippe, Christiane Merg, Élisabeth. - 22 petits-enfants - 14 arrière petits-enfants (16 au 4.11.03). Trois sœurs : Simone La Selve , Marie-Thérèse Moussard et Paule Delomier, un frère : Joseph à la guerre .  Notre chère Mison nous a quittés , exemplaire, le 7 janvier 2003, dans la sérénité d’une âme en paix.

 [photo : Jean-Claude Forissier]


 Ma chère Maman,
            « Ce n’est pas sans une vive émotion que je prends la parole aujourd’hui. Voici le moment de nous dire adieu, moment que nous redoutions tant depuis quelques semaines. Mais ce n’est pas d’un adieu dont il faut parler, c’est d’un au revoir. Vous venez de retrouver dans la paix et la sérénité Papa et François.
            Maman les épreuves ne vous ont certes pas manqué : la longue maladie et le décès de Papa, la longue maladie et le décès de François. Ces épreuves ont martelé et tissé votre si belle vie, car vécues avec vaillance, courage pour qu’elles nous soient d’autant plus légères à nous les enfants.
            Nous savons aussi ce que l’installation de Lyon à Maubec en mars 1948 a pu vous demander de sacrifices et d’abnégation. Installation du reste qui ne manqua pas de charme, d’imprévus, d’adaptation à la vie campagnarde. Papa fit un jardin et la voiture dut souvent rejoindre Bourgoin et les environs par tous les temps et dans toutes les conditions physiques. Tout ceci, Maman, fut vécu avec un optimisme certain.
            Nous garderons le souvenir de votre sourire, beau et réconfortant, de votre don d’accueil, de votre sens profond des autres, de votre goût de la fête. Vous aimiez tout ce qui est " sympa " selon votre expression. Merci du fond du cœur de nous avoir transmis et fait aimer tout ceci, de nous permettre de le vivre.
            Une grande dame élégante vient de nous quitter, je veux bien sûr parler de l’élégance de son cœur ».

Jacqueline, sa fille aînée, Maubec, le 09. 01. 2003



Mamie,
            « Aujourd’hui, c’est en vous que je puise la force de lire ces quelques mots.
Et même si les mots maintenant sont bien peu de chose, je voulais vous remercier d’avoir été une grand-mère aimante, accueillante, gaie et élégante. Une grand-mère de rêve, une maman présente et attentionnée, une femme d’exception.
Aujourd’hui, tous et unis, nous allons essayer de poursuivre le chemin que vous nous avez toujours montré. Un chemin jalonné par la volonté, l’amour et la générosité. La vie est un cadeau merveilleux et vous nous l’avez prouvé une nouvelle fois en vous battant jusqu’au bout. Vous nous manquerez
profondément, mais vous êtes à présent, un peu dans le cœur de chacun. Nous vous espérons simplement heureuse entourée de Grand-Père et de François.
Et je ne cesserais de raconter à mes enfants combien
la vie était belle auprès de Grand-Mamie. »

Cécile Forissier, l’une de ses petites-filles - Maubec, le 9 janvier 2003.


Maman, chère Maman

            « Une belle et longue vie s’achève après un combat douloureux de quelques semaines.
Au moment de la séparation, nous sommes désemparés, nous pensions continuer encore longtemps la route avec vous.
            Notre chagrin est immense et à travers nos larmes, nous tous vos enfants, unis autour de vous, voulons vous dire : merci.
            Merci pour ce que vous avez été : notre Maman, au cours d’une vie d’amour, une vie partagée, une vie offerte.
            Une Maman belle, souriante, élégante, soucieuse d’être bien arrangée même sur votre lit d’hôpital. Vous aviez le sens inné de l’accueil, de la présence à chacun, le désir de rassembler, de communiquer.
            Votre vie fut active, bien remplie, sans jamais de répit : vous exprimiez votre grande souffrance à ce sujet ces derniers temps en disant :   « Je ne peux plus rien faire »  tant la douleur avait envahi votre corps.
            Vie de service, de lutte, vie d’abnégation… Vous n’avez pas eu le temps de penser à vous.
Vie de courage allant toujours de   l’avant face aux épreuves qui ne vous ont pas épargnée.
Animée par une grande force intérieure, votre vie a été prière, foi, témoignage.
            Vous quittez, Maman, une grande famille pour en retrouver une autre, toute aussi nombreuse.
Vous entrez dans la lumière et la paix du Seigneur. Papa et François vous y attendent ainsi que tous ceux que vous avez aimés.
            Vous aimiez les fleurs, vous les soigniez dans votre jardin : elles sont belles, celles qui ont été choisies pour vous : elle vous accompagneront, avec nous, jusqu’à votre dernière demeure.
            Merci Maman et au revoir ».

Monique Forissier, sa fille -
Les 7, 8 et 9 janvier 2003. Maubec


Chère Mère, chère Mamie,
            Il nous est arrivé de prendre la parole dans nos assemblées et réunions de famille… Et voilà que cet instant tant redouté est là… Réunis autour de vous, nous sommes dans la peine de ce départ et vous avez rejoint dans l’espérance du Christ, vos chers parents, votre jeune frère Jo, mort à la guerre, un mari tant chéri et soigné, un fils François parti trop tôt…tous ceux que vous avez aimés…
Alors, nous osons encore une fois prendre la parole, pour vous dire, ce que nous n’avons pu vous exprimer par pudeur, par négligence, par insuffisance d’amour… Vous avez été pour nous tous, toujours accueillante, à l’écoute de nos préoccupations, attentive, tolérante et patiente. Et s’il y a une image que l’on veut garder et conserver, c’est celle de la maison, comparable à une ruche, celle qui reçoit sans à priori, celle qui réconforte, celle qui donne la joie et le bonheur…
            Vous en avez habité des maisons différentes, mais qui chacune vous caractérise d’un éclairage particulier : Pont d’Ain, Vermont, la maison de votre jeunesse, belle, éclatante, un rien insouciante… Lyon puis Maubec où 55 années se sont écoulées au milieu de vos enfants, soucieuse du bien-être de chacun, enfin Védrines-Saint-Loup… Plus que la maison des vacances, des moments de détente et de ressourcement, cette maison discrète au pied de la grande forêt de la Margeride symbolise tant le projet de vie et de couple que vous avez si bien construit avec votre cher Henri…
            Toutes ces maisons, ces lieux de vie, vous les avez habités de tout votre cœur et de votre amour. Cet amour qui donne sans jamais compter. Ces valeurs que certains semblent redécouvrir, ne vous ont jamais quittée puisqu’elles étaient le sens de votre vie et au cœur de votre vécu quotidien.
Vous nous avez transmis ces valeurs simples : accueil, écoute, tolérance, amour, sans tapage, sans discours. Nous maintiendrons l’esprit et l’âme que vous avez si bien révélés dans nos maisons et Védrines en particulier restera notre projet de famille, votre projet.
            Chère Mère, mille fois soyez remerciée ».

Jean-Claude Forissier - Jeudi 9 janvier 2003.


Jeudi 9 janvier, à l’église de Maubec.

            « Merci à vous tous d’être venus si nombreux dans cette petite église de Maubec où tant d’évènements heureux et aussi douloureux ont rythmé nos vies, notre vie familiale, entourés d’amis fidèles.
            Permettez-moi quelques réflexions à propos de Marie-Madeleine Rajon, simplement pour en remercier Dieu tout d’abord, pour son énergie, son courage, sa ténacité pour tenir bon dans les moments difficiles, dans les moments d’épreuves : celle d’Henri Rajon, celle de François avec les siens…et
bien sûr d’une manière continue, le soutien, l’écoute de chacun de ses enfants, de ses petits-enfants.
Elle avait toujours la volonté d’apaiser : « Ce que je désire » , disait-elle souvent,  « c’est que chacun soit heureux, je suis heureuse lorsque vous êtes heureux ».
            D’autre part, je souligne sa jeunesse, son ouverture d’esprit qui lui permettait de s’informer, de se tenir au courant de l’actualité, " Il faut que je lise ma Croix " disait-elle. (Il s’agit du Quotidien La Croix ),  de s’engager dans les associations comme la Croix Rouge , de visiter les personnes isolées.
Elle croyait en l’Église qu’elle a servie concrètement toute sa vie, encourageant les uns et les autres.
            Nous venons d’écouter l’Évangile de la visitation, une belle page que nous relisons en ce temps de Noël. Elle est illustrée par deux croyantes, deux femmes animées par l’Esprit Saint, heureuses de rendre grâce. Elles ont attendu très fort la venue du Sauveur ; elles savent que la promesse de Dieu pour son peuple se réalise en elles. Marie a dit OUI au projet de Dieu. Elle médite ses évènements, elle les relit dans la foi et elle agit.
Marie, après avoir reçu la Nouvelle de la venue du Sauveur se rend en hâte chez sa cousine Élisabeth pour se mettre à son service : elle y resta 3 mois avant de retourner chez elle à Nazareth.
La visitation de Marie la croyante peut nous aider sur le chemin de la foi aujourd’hui. Recevons encore cette Nouvelle inouïe à laquelle nous sommes habitués : Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour nous sauver. Dieu aime le monde, le Fils de Dieu est venu habiter parmi nous. Il a vécu notre condition d’homme depuis le début jusqu’à la fin.
DIEU A VISITE SON PEUPLE POUR NOUS AUJOURD’HUI.
Que de visitations, que de venues de Dieu, de Jésus le Christ parmi nous, souvent par l’intermédiaire de celles et ceux qui nous manifestent l’amour de Dieu, chacune et chacun à sa manière, selon ses qualités.
Que cette célébration nous permette de dire merci, de rendre grâce à Dieu ; qu’elle nous aide à retrouver paix et courage pour continuer notre route, en donnant du goût, du sens à chacune de nos vies, en nous réconfortant, en nous portant les uns les autres.
Amen ».

Abbé Georges Rajon, son fils.


 EXTRAITS DE LETTRES  REÇUES A L’OCCASION DU DÉCÈS DE MISON (reçus le 3 Mai de Jacqueline Rajon) :

 « Elle était tellement attentive, présente à chacun, toujours disponible. Vie ô combien riche en amour, en joies nombreuses et profondes avec enfants, petits enfants et arrière petits enfants. »

 « Sa vie si donnée et si profonde n’a pu que réjouir le cœur de Dieu. »

 « Ta maman si accueillante à tous les amis, je l’aimais beaucoup et crois bien que nous ne l’oublions pas. »

 « Elle laisse un message de foi, espérance et sérénité, courage. »

 « Il est facile d’imaginer l’allégresse de l’accueil. »

 « Dans nos tournées lyonnaises, nous étions accueillis par ta maman et par ma chère tante Amélie, la réplique l’une de l’autre. Toutes deux de grandes dames, par leur classe, leur noblesse de cœur, leurs vies édifiantes, exemplaires. »

 « Nous gardons un merveilleux souvenir de tante Mison, je crois qu’elle m’aimait bien et c’était réciproque. C’est celle des quatre sœurs qui me rappelait le plus Marraine. »

 « Tante Mison, un pilier et un havre d’affection et de bonheur familial partagé. »

 « Ta mère a laissé à tous un très beau souvenir d’accueil et de rayonnement familial. »

RETOUR


A Maubec, le samedi 26 mai 2001, à l’occasion du  baptême d’Adèle et de Matthieu Forissier - Mison avec ses cinq filles , de g .à d. : Christiane Merg, Élisabeth, Simone Revol, Mison, Monique et Matthieu Forissier, Jacqueline.-[ cliché Jean-Claude Forissier]