IL NOUS A QUITTES EN 2004

 

         

   

Philippe Donnadille, le 13 février à Lyon, à 75 ans

Ex-Premier Substitut et Avocat Général à la Cour d’Appel de Lyon

             Entouré de Brigitte son épouse, de François et Armelle Donnadille; de Marie-Élisabeth et de Jérôme Lombard-Platet avec Renan, Cyr, Roch, Philippine; de Claire et de Xavier Hoff avec Thibault, Adélaïde, Eugénie, Barthélemy ;  de Gautier et de Marie-Caroline  Donnadille avec Sixtine, Paul et Antoine.

 La messe des funérailles a été célébrée le 17 février en l’église  Saint-Georges à Lyon . Philippe, dans ses dernières volontés, écrit : « Si je décède à Lyon je souhaiterais que la messe soit dite, en latin, selon le rite traditionnel, « Dies irae, dies illa ». Il me paraît normal de partir dans le rite traditionnel dans lequel j’ai été baptisé. Le « Dies irae, dies illa » est un des plus beau chant que je connaisse. Commencé dans le déchirement il s’achève dans l’apaisement avec toute la force et la majesté du chant grégorien… »  

 A la fin de la cérémonie, Yves Shumacher, Magistrat, s’est ainsi exprimé (extrait) : « …Philippe Donnadille restera présent dans notre souvenir  comme le Magistrat exemplaire et l'ami incomparable qu'il fut.

            Tous ceux qui ont rencontré Philippe Donnadille dans l'exercice de sa profession ont apprécié, au-delà de sa modestie naturelle et de sa discrétion, sa haute valeur professionnelle et sa compétence hors de pair. Scrupuleux dans l'exercice de son devoir d'état, il était pénétré au plus haut point du sens du service. Toujours lucide dans ses analyses, il demeurait très ferme dans ses convictions,     mais combien indulgent, charitable, pour autrui et les faiblesses humaines.

            Ces qualités éminentes, auxquelles s'ajoutait une rare capacité d'accueil et de dialogue, faisaient de lui un Magistrat unanimement respecté et estimé dont on recherchait le concours, le conseil ou l'avis. Cette solidité foncière que l'on s'accordait à lui reconnaître trouvait sans nul doute sa source dans son enracinement qu'il aimait souvent évoquer.

            Homme de la terre, il aimait profondément son village, sa province, la France , dont il savait parler avec flamme.

            Tous ses amis se souviendront de son cœur généreux, de sa loyauté et de sa fidélité sans faille ainsi que de sa parfaite convivialité. La bonté naturelle qui le caractérisait, et qui est la marque de la véritable grandeur d'âme, était souvent accompagnée d'un souriant humour. Elle lui faisait voir dans chacun ce qu'il y avait de meilleur et minimiser ce qu'il y avait de moins bien. Elle lui faisait dire avec délicatesse le mot qui rassure ou qui console.

            Homme de paix et de concorde, il s'efforçait, tant dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée, de pratiquer ces qualités humaines si nécessaires à la vie sociale, elles-mêmes reflets des vertus chrétiennes dont il avait une si haute idée.

            Ceux qui ont eu le privilège de son intimité savent que, sous des dehors de simplicité et de bonhomie, se dissimulaient une vaste culture et une grande finesse d'esprit ainsi qu'une pensée profonde qui le portait à une très haute réflexion sur les questions fondamentales qui se posent à l'homme et sur sa destinée.

            Maintenant qu'il connaît les bonnes réponses à ces interrogations et qui sont celles que sa foi profonde lui laissait entrevoir, maintenant qu'il est, nous l'espérons, dans la joie, la paix et la lumière, il voit notre peine immense mais aussi notre certitude de le retrouver un jour.

            C'est un «au revoir» très affectueux que nous lui adressons.  » 

 L’inhumation a eu lieu le 18 février dans le caveau familial à Bourg de Visa (Tarn et Garonne), elle a été précédée par la messe en l’église Saint-Quirin  où l’électricien de Bourg devenu l’ami de Philippe retrace les étapes de sa vie et dit : « …Philippe était un homme simple, droit, scrupuleux dans ses décisions, toujours prêt à rendre service, donnant de bons conseils à qui lui en demandait. Un jour, au cours d’une conversation il m’a dit : « Le décalogue, les Commandements de Dieu, avec ça il n’y a pas besoin de magistrats, ni de gendarmes, ni de prisons… »

            Dans ses dernières volontés, Philippe désire « qu’en fin de cérémonie on chante, en latin si possible, (avec fourniture de la traduction pour qu’on ne puisse pas dire qu’on y comprend rien), le « Salve Regina » et il souhaite que cela soit fait par Monique-Régis Teisserenc «  parce que je considère que la Beauté est une création et une volonté de Dieu dans un but qui lui est propre. Or la belle voix de Monique rendra plus prenant, plus convaincant encore le texte lui-même. »

« Ni fleurs, ni couronnes. Sur le  « plumier » seule sera la Croix de la Valeur militaire et ma Légion d’honneur, en souvenir de mon père et de mon grand-père (le général) Delbousquet. »

 

 De Brigitte Donnadille : «  Je tiens à redire et à dire à ceux que j’aurais oubliés un grand merci pour toutes les marques d’affection que vous nous avez témoignées au moment où Philippe nous a quittés. Tous ces témoignages sont d’un grand réconfort. Quelques mois avant de partir, Philippe a eu la joie d’assister à des fêtes familiales auxquelles il tenait beaucoup : le mariage de Vincent et Brigitte Enaud, le baptême de Victor, celui d’Antoine et la Première Communion   de Roch le 13 décembre 2003. Il savait que Cyr serait Confirmé au mois de mai et que Thibault avait exprimé le désir de faire sa Première Communion à Bourg de Visa.

Colette qui se trouvait chez nous début janvier lorsque l’état de santé de Philippe s’est vite aggravé a été pour nous deux d’un grand soutien. Elle a beaucoup parlé avec lui et sa nature apaisante lui redonnait du courage. Les visites de Jacqueline Teisserenc aussi lui faisaient plaisir. »

 De Fanny Teisserenc : « Je t’écris pour te dire que j’ai bien pensé à toi au moment de la disparition de Philippe. Je t’adresse mes sincères condoléances. Je t’embrasse. Je veux te dire aussi que Philippe était si gentil avec moi. »

 «… J’ai perdu, et je garde le souvenir d’une des sommités de la Cour qui m’a pris par la main (quelques fois avec rudesse…) pour me faire avancer dans ma quête… »  Jean-Marie Monteil - Expert judiciaire.  

«… Je garde de lui un superbe regard, pétillant d’intelligence, de malice et de bonté. C’est un homme ouvert et curieux de tout, et aussi un remarquable professionnel qui s’éloigne… » Jacques Marion - Premier président de la cour d’appel d’orléans.

 « … se rappelle avec émotion ce collègue très compétent mais également et surtout l’homme ouvert aux autres et sachant par l’humour apaiser les conflits… » Pierre Truche, Premier Président honoraire de la Cour de Cassation.

 «… Je garde le meilleur souvenir de ce collègue charmant, travailleur et toujours souriant, ne refusant jamais de rendre le service qu’on pouvait lui demander. Il reste dans ma mémoire l’un de mes collaborateurs les plus discrets mais les plus efficaces du Parquet Général de Lyon… » Charles Champeil .

 « …Tant de souvenirs et de sentiments communs nous rapprochaient que nous avons l’impression d’avoir perdu un membre de notre presque famille. Nous aimions son humour, sa gaieté , sa finesse d’esprit. C’était dans son activité professionnelle un collègue charmant qui avait l’estime de tous, mais il avait des amis bien au delà de sa profession et, partout où il passait, sa seule présence suffisait à animer et à égayer toutes les réunions… »  Jacques d’Alteroche ñ

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