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HUBERT TEISSERENC

1894-1950

PAR MIREILLE ANSADO MAI 2001

1894 - Naissance le 6 Mai, avenue de la République à Lodève

1900 - École primaire à Lodève.

1905 - École libre du Sacré-Cœur (Jésuites) à Montpellier.

1911 - École Ste Geneviève à Versailles. Préparation et entrée à l’École Militaire de Saint-Cyr.

1914 - Promotion " La Croix du Drapeau ". Sous-Lieutenant – Départ au front. *

1915 - Porté disparu en Allemagne. Au 11.07.1915 toujours sans nouvelles de lui . Au 31.10 espoir de le retrouver. Grièvement blessé à la tête (trépané), phalanges de doigts coupées.

1916 - Convalescence en Suisse (1). Nommé Capitaine à 22 ans .

1917 - Retour à Lodève, au mois d’août, en " permission militaire ".

1918 - Enseignant à l’École des enfants de troupe à Aix-en-Provence.

1919 - Mariage à Aix-en-Provence avec Denise Pautret de Lapommeraye.

1920 - Départ pour le Maroc – Meknès – Guerre du Rif avec le Maréchal Lyautey.

1923 - Retour à Paris. Ministère de la Guerre.

1934 - Nommé Commandant à Angoulême, 107e Régiment d’Infanterie.

1939 - Déclaration de guerre – État Major d’Autun puis de Foix.

1940 - Nommé Lieutenant-Colonel, Instructeur au 4e R.I à Taza (Maroc).

1941 - A Royat en Auvergne (Sana).

1947 - Pour raison de santé, retraite anticipée à Aix-en-Provence. Grade de Colonel.

1950 - Décédé le 17 janvier à Aix-en-Provence . Inhumé dans le caveau de la famille de son épouse.

 


* EXTRAIT  DUNE LETTRE DE MAURICE TEISSERENC, VAGUEMESTRE AU FRONT, LE 20.12.1914 A SON FRÈRE HUBERT :"...Et toi, mon ami, que deviens-tu ? Tu as su faire le beau geste, qui est plus qu'un geste, de demander  à repartir sitôt ta blessure guérie...Je reconnais du reste qu'il faut avoir quelque chose d'héroïque dans l'âme pour le faire quand même, quand on connaît les conditions actuelles de la guerre pour l'officier d'infanterie... Depuis tu as vu des choses épouvantables; tu as connu le terrible corps à corps (ndrl. à la baïonnette au canon ! quelle horreur !) la menace terrible de la mort; tu as vu ce que deviennent les hommes en face d'un grand danger ou dans d'atroces souffrances; et il en est qui ne sont pas brillants à ce moment là; tu as été fortement secoué, mais malgré tout le bon Dieu t'a fait la grâce de triompher du danger et des fatigues; il faut l'en remercier beaucoup.
Et maintenant ? Maintenant tu es comme ceux qui ont fourni un grand effort et à qui le repos n'est pas accordé; tu n'en peux plus, ou du moins tu es las. Ce ci ne m'étonne pas; je suis parti avec beaucoup d'élan, plein de confiance, entrevoyant la victoire et le repos au bout de deux ou trois mois, maintenant "j'en ai plein le dos"; et certes je n'ai pas perdu confiance, mais je sais qu'il y en a encore pour longtemps, et je soupire après une heure de paix, après un peu de vie de famille, un peu de vie religieuse, un peu de vie intellectuelle. 
Toi, tu as eu un peu de repos après ta blessure, mais depuis les souffrances de la guerre, une pluie de fer et de feu comme on n'en avait jamais eu de semblable dans l'histoire, et la menace perpétuelle de la mort; et puis tout cela est trop long : on a même pas le temps de se créer des amitiés car les officiers qui restent longtemps sans être blessés sont rares. Que te dire pour renouveler ton courage ? Il est inutile de montrer les beaux côtés d'une situation qui n'en a guère, à moins de vanter la beauté du sacrifice; mais là nous sommes d'accord, c'est très beau, mais c'est long et c'est dur. Je voudrais bien te rencontrer; cela nous ferait du bien à tous deux... 
Mais, malgré tous les risques que tu cours je conserve l'espoir très ardent que le bon Dieu nous permettra de nous retrouver tous après la guerre. Oh ! alors, quelle joie dans ce retour; celle là réparera toutes les fatigues, toutes les privations..." (Maurice a été tué 4 mois après cette lettre).

N.D.L.R. (1) - Lettre du Lieutenant Hubert Teisserenc à ses parents, de l’Hôtel Bernerhof à Interlaken (Suisse), le25.05.1916 : "  C’est à peine si je puis me figurer que je suis en Suisse, à Interlaken : et pourtant c’est bien vrai. Mais je suis presque honteux de mon bonheur quand je songe aux souffrances de tant d’autres, et de ceux que j’ai laissés en captivité et de ceux qui se font tuer chaque jour sur le front…Je pense avec plaisir que je me rapproche de vous, et c’est la première étape du voyage de retour dans notre chère patrie… "

Le 16.04.1917, du même endroit , un an après : " …Il me faut absolument le grand air, la vie à l’extérieur, la chambre ne me vaut rien depuis ma blessure et je suis malheureusement incapable pour le moment d’un travail intellectuel soutenu et un peu long. Je vis dans l’espoir de passer une prochaine fête de Pâques en France chez nous : quand la reverrai-je ma France, mon pays, ma famille, vous tous, chez vous, chez nous ?… "

Le 20.08.1917, lettre de Thérèse Teisserenc à sa sœur Amélie : " …Notre Hubert nous est arrivé mercredi soir à 7 heures…Il n’a reconnu aucun des trois derniers…En entrant dans la maison, Hubert était bien ému…Puis nous avons dîné et, malgré les vides, c’était la joie qui dominait : notre capitaine est épatant à tous les points de vue… "