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THÉRÈSE TEISSERENC

1893-1963

 En religion : Mère Marie de St-Paul  de l'Ordre des Marie Réparatrices


 

Le texte ci-dessous a été remis en août 1997 à soeur Solange Teisserenc,  par l'archiviste des Marie Réparatrices de Hollande  au couvent du Sacré-Coeur de Vento où vivait également, à cette époque, une communauté de 10 Réparatrices.

C'est à Lodève, dans le diocèse de Montpellier (France), que vint au monde Thérèse Teisserenc; sa famille comptait onze enfants, et le fils aîné, l'abbé Maurice Teisserenc fut tué à la guerre en 1915 avant d'avoir pu monter à l'autel.

Sa sœur Thérèse devait le remplacer au service de Dieu, mais dans l'armée du Grand Roi. Elle avait aussi l'âme ardente et généreuse et se mit à gagner des âmes au Christ.

En religion, où elle entra en 1920, elle eut pour patron Saint Paul dont la devise "Pour moi, vivre, c'est le Christ" devint la sienne. Son cœur se forma sur celui du divin Maître," venu pour allumer le feu sur la terre " , et l'ardeur de son zèle, la flamme de sa parole, l'élan qu'elle imprimait à toute son action soulevaient la générosité autour d'elle.

Très vite on apprécia les qualités de cette religieuse d'élite. Aussi lui confia-t-on la direction des novices, au Brémien (27), au Mans, à Toulouse et à Pau. Son idéal était de former les jeunes âmes sur le Divin Modèle et, durant trente ans, elle se dévoua à épanouir la vie de Jésus en chacune d'elles. Elle alliait la tendresse d'une mère à une fermeté calme et à une étonnante lucidité..

Elle avait également rempli la charge de supérieure lorsque le Seigneur changea la direction de son zèle. En 1953, à l'âge de 60 ans, M.M. de St Paul partait pour la Province d'Afrique, où dix années durant, elle devint missionnaire à l'action éminemment très féconde. Pendant six ans elle fut supérieure et, en même temps, maîtresse des novices à Rose-Hill (lIe Maurice) et lorsqu'elle dut partir pour Fianarantsoa (Madagascar), ce fut un déchirement pour toutes. Dans sa nouvelle résidence, elle trouva de nombreuses novices à former et jusqu'à la veille de sa mort. elle leur inculqua cette grande leçon : " Ne plus voir que Jésus seul! " comme elle faisait elle-même.

L'intégration des Sœurs Auxiliaires à notre Société fut le plus beau fleuron de sa vie apostolique. C'était une œuvre délicate qu'elle sut mener à bonne fin par sa prudence, sa patience et son esprit surnaturel. Elle eut la joie de les voir s'adapter et s'épanouir dans la vie intégrale de la Société.

Durant sa dernière année sur la terre, elle se donna tout entière à l'œuvre des retraites fermées. Elle usa ses forces pour activer les travaux d'aménagement du quartier des retraitantes, désirant tant par ce moyen faire mieux connaître et aimer Notre Seigneur. Elle eut le bonheur de voir cette œuvre prendre un tel essor dès le début, que le premier trimestre après l'ouverture de la maison, le quartier fut occupé sans laisser un jour libre.

Dans la communauté, elle imprimait aussi un élan enthousiaste au service du Seigneur, malgré une santé très frêle qui avait été la croix de toute sa vie, (deux fois en France elle avait été très gravement malade) mais n'avait jamais empêché la vaillante Réparatrice de travailler autant que les plus robustes. Elle tenait à donner elle-même les retraites d'élection aux jeunes filles malgaches. Des personnes du dehors ne purent un jour s'empêcher de dire: "Rien que d'entendre la récitation du chapelet à la chapelle, on sent que cette communauté est fervente et joyeuse."

La mort allait bientôt s'abattre sur elle, de manière inattendue, et le Seigneur se manifester dans sa gloire à sa servante. Le vendredi 30 août 1963, dix ans exactement après son arrivée en Afrique, une crise cardiaque arrêtait brusquement la Mère supérieure et, malgré les soins qui lut furent prodigués, elle partait pour le ciel l'après-midi du dimanche suivant. Comme le disait l'Aumonier des Enfants de Marie, "le jour que toute sa vie a préparé et qu'elle a attendu, est arrivé pour la Mère Marie de St Paul. Ses yeux fermés à la terre voient en ce moment le Dieu qu'elle a adoré dans la Foi."

La douleur de la communauté réunie autour de sa Mère fut immense, et celle des pauvres novices faisait peine. Toutes étaient inconsolables mais courageuses, et se souvenaient de la parole que leur avait dite la défunte : "Ne voyez plus que Jésus seul!"

C'est le frère de la Révérende Mère Marie Dupont, le Père Alfred, qui célébra la messe d'enterrement et y prononça une touchante allocution qu'il termina par ces mots "L'appel du Seigneur l'a trouvée toute prête. Pareille aux cinq vierges sages de la parabole, jamais elle n'avait laissé s'éteindre entre ses mains la lampe qu'alimente un fervent amour de Dieu. A nos yeux humains, la flamme en a paru vaciller et mourir. Elle est seulement placée plus haut. Et c'est dans le rayonnement de Dieu désormais qu'elle continuera de nous éclairer tous, d'éclairer en particulier celles dont elle restera, au ciel, la mère attentive et dévouée."