LES LA SELVE EN PAYS DE VIVARAIS

1363 - 1995

PAR SIMONE LA SELVE DU FAYN

AUTEUR DU LIVRE  « LES LA SELVE EN PAYS DE VIVARAIS »

 

 

L’histoire de la famille de LA SELVE du FAYN est aussi l’histoire de Privas, des guerres de religions, des démêlées des Privadois et de leurs seigneurs successifs  Poitiers-Valentinois Chambaud, Hautefort de Lestrange, Chateauneuf de Seneterre,Fay-Gerlande, Latour-Maubourg.

La famille qui nous intéresse apparaît à Privas en 1363 en la personne du notaire Deselve. Un autre La Selve y donne procuration et son fils y teste en 1427. Les estimes de 1464 nomment Pierre de Selva et Loys La Selve , quatre de leurs descendants seront douze fois consul de la ville fin XVe et XVIe siècle. Ce n'est qu'à partir de 1560 qu'on peut établir une généalogie précise de la famille qui possède terres et cens à Coux, Veyras, Lyas, Cresseilles, Alissas, Berzme. St-Pons, Rochessauve, Pourcheres, St-Vincent-de-Durfort, St-Cierge-la-Serre, en Boutieres, environ de Privas.

Famille de robe, notaires et avocats aux XVIe et XVIIe siècles, elle joue un rôle important tout au long des guerres religieuses : 1534 - 1598. Fortement huguenote, devoir choisir alors entre trahir sa foi ou trahir son roy n'était pas chose simple lorsqu’on sait toute une population derrière soi. Après le siège de Privas en 1629, le marquis de Seneterre signe on 1653 un projet de transaction avec les Privadois représentés par François de Mars, seigneur de Liviers pour les catholiques et son cousin et ami René de La Selve du Fayn au nom des protestants. En 1690, après soixante ans d'une interminable procédure la transaction est enfin signée, cette fois par André Guy fils de René[1].

Au XVIIe et XVIIIe siècle, elle sera d'épée. André Guy de La Selve du Fayn né à Privas vers 1645, a environ seize enfants dont sept capitaines, presque tous au Régiment d’Auvergne et dont cinq «mourront de guerre » lors des campagnes de Louis XIV et de Louis XV. Et ainsi pendant cinq générations ce sera l'époque héroïque des La Selve ! Marguerite, sa fille aînée sera une des lointaines aïeules de Vincent d'Jndy, chantre de notre pays dans ses mélodies et symphonies pastorales. Alors que le mariage de Jeanne, une de ses filles cadettes, avec Charles Sonnyer d'Alibert, de St-Fortunat fait entrer la soie dans la famille.

Aux mauvais jours de 1789 Antoine-Auguste de La Selve du Fain, lieutenant au Régiment du Lyonnais, vote dans l’ordre de la noblesse puis émigre dans l'armée du prince de Condé où il est tué, à la bataille de Berstein, le 2 décembre 1793, avec lui s'éteint la branche aînée. Alors que les plus jeunes servent sous les uniformes de la République puis de l'Empire, encore un La Selve , Jean, le fondateur du rameau de Paris, se pose en médiateur entre les Privadois et leur seigneur, le marquis de Latour-­Maubourg, négociant la fin de la baronnie de Privas.

Au XIXe siècle, les rameaux de Vesseaux et de Paris perpétuent la tradition militaire et donnent, en 1870, un des neufs cents Zouaves Pontificaux français, ainsi qu'Adolphe-Adrien, 17 ans maire de Vessaux, «  agronome passionné, qui au milieu du siècle, lorsque le phylloxera dévaste une partie du vignoble français, use sa santé et sa fortune à faire des expériences afin d'acclimater, sur le sol de notre pays, les plants américains plus robustes. Expériences dont ses concitoyens ont fructueusement profités ». Ces deux rameaux s'éteignent, le premier en1957 et le second en 1995 avec Pierre de Laselve comte de Montluisant et son épouse Anne-Marie von Metternich.

                Peu avant 1789, un troisième rameau avec Pierre-Henri se tourne délibérément, à Lyon, vers les sciences et l'industrie naissantes, Il y signe deux ouvrages sur la mécanique et fonde la première École technique et pratique pour le tissage des étoffes de soie, d'or et d'argent », servant efficacement l’industrie de la soie presque un art. Pour ce long travail qui fut toute sa vie, il fait venir auprès de lui André Breton, un autre Privadois, qui contribua grandement à la mise au point du fumeux métier a tisser dit Jacquard. Tous les La Selve actuels viennent de la descendance de Pierre-Henri. A la génération de 1950-1995, seuls douze petits mâles assurent un avenir, à la limite de l'incertain, à ce très ancien patronyme.

En 1887, Clément Faugier. également descendant de cette famille, fonde a Privas l'industrie des confitures et marrons glacés, sauvant l'économie de la petite cité. Connu de nos jours dans le monde entier, ce produit est maintenant plus célèbre que nos capitaines qui luttèrent pour la liberté de leur conscience.

Notre ultime gloire est  Patrick Rambaud, prix Goncourt 1977, qui lui aussi a une La Selve pour aïeule. Toutes les familles ont leurs princes et leurs manants, ces derniers étant évidemment les plus nombreux mais pas forcément les moins heureux. Notre grand-père nous disait souvent « enfants, ce qui compte dans la vie n’est ni le point de départ, ni le point d’arrivée, mais la qualité du chemin parcouru : la vie a le sens qu’on lui donne ! »

La Selve vient du latin Silva : forêt. En langue d’Oc il reste Silva alors qu’en langue d’Oïl, il devient Selve, patronyme très rare en France, il est très répandu en Italie, en            Espagne et encore plus au Portugal où il donne les Silva, Da Silva, Selva. Da Selva. Di Selva. De Selva. En France, sous la forme Da Silva, il arrive au 78e rang des patronymes les plus répandus, ceci s’explique par la forte immigration venue d’Italie et d’Espagne au début de ce siècle.

 Tous les La Selve actuels sont de notre famille. Il existe depuis le XVe siècle en Limousin, Quercy, Bretagne et Gâtinais, une famille tantôt dite La Selve , tantôt Selve dont les descendants actuels sont les marquis de Selve de Sarran qui n’ont jamais eu de lien avec nous.

Le livre « Les La Selve en pays de Vivarais » n’ est pas un roman. mais le résultat de treize ans de recherches acharnées aux Archives de Privas, Lyon, Paris, dans tout le Vivarais, en Normandie, Beaujolais. etc... C’est également soixante-sept chroniques sur des sujets généraux mais concernant particulièrement la famille et permettant de la mieux situer au cours de ces sept siècles : De l’héraldique - Le bas de soie en Cévennes - Noblesse oblige et les révisions de 1668 et 1696 - Le Siège de Privas 1629 - La révolte des Rourois 1670 - Fête Nationale de l’agriculture An VII- Le régiment d’Auvergne - Les Zouaves Pontificaux - La soie en Vivarais et la soierie lyonnaise etc...

De cet ouvrage hors commerce. il a été déposé deux exemplaires aux Archives Départementales d’Ardèche et à la Médiathèque de Privas. Format 21 x 29.7 - 515 pages - 299 reproductions de documents, cartes, illustrations, divers - 103 photos de famille - 17 tableaux généalogiques - Uniquement en souscription réservée à la famille. L’auteur entrera volontiers en relation avec ceux qui auraient rencontré des membres de la famille au cours des travaux d’histoire et de généalogie ou qui souhaiteraient plus de précisions sur ses propres recherches : Simone La Selve du Fayn - Tél.04.91.81.73.92



[1]Le mariage de René avec Marguerite de Comte nous fait « cousins » de Jacques Necker, banquier de Genève, fondateur de la Banque de France du Mont -de-Piété à Paris, ministre des finances de Louis XVI. Et par sa fille Geneviève Necker baronne de Stael, aïeule de tous les ducs et princes de Broglie comptant : trois maréchaux de France, cinq membres de l’Académie Française et un prix Nobel de Physique...alliance pour le moins imprévue !

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